*Available in English underneath* --> C'est pour ça que l'article paraît long
Vous l'attendiez tous, il est enfin la. Des mois de supplices s'achèvent aujourd'hui, cessez de ronger vos ongles, les enfants pourront à nouveau se mettre à courir dans les parcs l'esprit libéré. C'est le retour des journaux de bord.

Görüşürüz (A bientôt) 🇹🇷

Dix heures du matin.
Je roule avec peine dans un Istanbul retrouvé plus froid qu'il y a deux mois. Après cette longue pause hivernale en Turquie, c'est le moment de dire au revoir à ce beau pays.
Je retrouve Senghor à un point GPS où un bus devrait magiquement apparaître d'un moment à l'autre. La légende raconte qu'il n'a qu'un arrêt prénommé Téhéran, on le croira quand on le verra.
Car oui, l'Iran est dans nos petits papiers (expression de footballeur) depuis maintenant plusieurs mois mais pour être honnête, chaque mention de ce pays a toujours été accompagné d'un drôle de sentiment. Entre les histoires et les mythes, les recommandations et les mises en garde, une aura mystique s'est crée autour de l'Iran qui me laissait croire qu'il pourrait peut être ne jamais dépasser le stade de projet.

Le car arrive, la prophétie disait vraie. C'est sûrement la première fois que je suis aussi impatient à l'idée de faire quarante heures de bus. Nous sommes les seuls non-iraniens présents mais aussi les seuls à avoir l'équivalent volume de douze valises par personne. Le pincement au coeur qui survient à la vue du conducteur déposant sans délicatesse les valises des autres passagers sur les vélos est difficile à transmettre par écrit... On a beau insister sur la fragilité, le risque 0 n'existe pas comme disent les anti-nucléaires.
Alleluia ! On est dans le bus et les vélos sont dans la soute, on peut enfin se détendre. En fait non, pas tout à fait encore... Pour rajouter du suspense, Emilien et Rannou ont décidé d'aller chercher leur visa en plein milieu du pays sans aucune réelle raison apparente (après être repassé à Istanbul pour les vélos). On s'arrange avec le conducteur pour passer les chercher à trois heures du matin dans cette belle ville d'Erzurum dont on retiendra la température tropicale de -16°C (en ressenti) dans laquelle nos compères ont du attendre notre arrivée, le flair.

Comme chacun pourrait s'y attendre, quarante heures de bus c'est long. Mais d'un autre côté ça nous laisse le temps de se raconter l'intégralité de nos deux mois passés chacun de notre côté, pour le plaisir de nos voisins de bus.
Le passage à la douane se fait sans encombre. Le bus nous rejoindra deux heures après, on doit patienter à l'entrée du pays. On sent des regards curieux posés sur nous. Puis après quelques minutes commencent à fuser les "welcome to Iran", "where are you from?". Certains proposent même de nous héberger dans leur ville d'origine au bout de quelques phrases échangées. Ça à l'air d'aller vite ici... Après quelques contacts échangés, on remonte dans notre navette. Il nous reste une dizaine d'heures avant d'atteindre Téhéran. Ce dernier segment de route s'éternise à cause des nombreux contrôles de police à l'entrée du pays. Quand ils en viennent jusqu'à retourner la moquette du bus, on comprend mieux ce qu'on nous a dit sur le contrôle total qu'ont les militaires/forces policières dans le pays.
Au bout de l'effort... ou plutôt de la fatigue, on arrive enfin à Téhéran. Il est 3h du matin et on sort de 2 jours de semi-sommeil absolument pas reposant.
On a puisé dans nos réserves afin de rejoindre en vélo l'auberge de jeunesse située à une vingtaine de kilomètres le soir même. Et en voyant la circulation le lendemain matin, aucun regret.

Durant les jours qui suivent, on a mit pied à terre ans cette belle auberge très majoritairement peuplée d'Iranien.n.e.s.
Car oui, on ne vous l'a pas dit mais nous arrivons juste avant "Nohruz", fêtes du nouvel an ! Dimanche 20 mars sonnera le glas du début de l'année 1401 du calendrier persan. Et pour fêter ça, 14 jours de vacances pour tout le monde !

Premier soir de Nohruz en compagnie d'Iranien.n.e.s
C'est donc la période de l'année durant laquelle tous les iranien.n.e.s se réunissent en famille, reviennent dans leur ville/village d'origine et/ou voyagent ensemble dans le pays. A cette occasion, l'ambiance des villes et de la campagne est métamorphosée.

On a pu le constater nous même dans la capitale. Téhéran est la plus grande ville d'Iran avec plus de 8 millions d'habitants. Ses rues et bazars sont denses et sont le lieu d'un fourmillement incessant d'alleés et venues, de conversations, de bruits de circulation. Une énergie particulière se dégage des grands axes lorsque l'on se perd au sein de la foule ou en traversant les rues.

Car il faut savoir qu'en Iran, le code de la route n'est qu'une vaste légende urbaine. Dans ce pays sans foi (pas tout à fait) ni loi (non plus), il n'y a qu'une seule règle : quelle que soit la situation, essaye de passer en premier. Adieu les passages et feux de circulation pour piétons, la seule façon de traverser la rue est de s'imposer. Il faut veiller à garder un pas constant pour que les innombrables motos qui surgissent de partout puissent vous anticiper correctement. Changer de rythme par crainte que l'on ne vous percute vous mettra plus en danger qu'autre chose ! Rassurez vous avec le temps on s'y fait, et on y prend même goût (à titre personnel).

Tout ça pour vous dire que la différence d'ambiance entre notre arrivée dans la ville et le début des fêtes fut significative. En l'espace de quelques jours, les rues se vident et l'habituel brouhaha s'éteint peu à peu.
En témoigne cette photo prise 2 jours après le début de Nohruz.
C'est dans ce contexte particulier que nous vivrons nos 2 premières semaines en Iran.


Ballade dans le Golestan Palace Jardin du Palace
Plutôt que de vous raconter chacune de nos aventures et rencontres, j'aimerais plutôt parler de ce qui nous a étonné de façon générale lors de la première semaine dans ce pays. Pour commencer, si je vous dis ennemi de l'Iran quel est le pays que vous avez en tête ? Les États-Unis ? Moi aussi. On a donc été très surpris de voir que si l'on omet les plats traditionnels, une grande proportion d'iraniens ont remplacé l'eau par le coca pendant le déjeuner/diner. Tous les plats types "restauration rapide" sont également saupoudrés de ketchup. L'américanisation ne les as donc pas évité, et la folie des burgers aussi. Une ambiance quasi occidentale se dégage de certaines grandes affiches publicitaires, notamment dans le nord de la ville (plus riche). On y retrouve la folie de payer sa pizza et son café 5 fois plus cher juste pour être dans le quartier "chic". Comme en Albanie et en Turquie, on retrouve aussi un très grand nombre de contrefaçons des grandes marques de vêtements et de chaussures partout dans les bazars et dans les rues. L'occasion de découvrir en exclusivité la collaboration North Face X Gucci X Balenciaga X Nike. En dehors de ça, rassurez vous on est dépaysés !

Je conclurais sur les similitudes avec les USA avec un petit fun fact : Voici une photo de l'ambassade des États-Unis fermée en 1979 lors de la révolution islamique et maintenant transformée en "Musée de l'espionnage", orné de graffitis anti-américains. Je vous renvoie à l'article Wikipedia qui relate l'histoire derrière cette transition : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Crise_des_otages_américains_en_Iran Mais en vérité, c'est à travers le relationnel que l'on a remarqué le plus de différences culturelles ! Le premier aspect qui saute aux yeux est celui de l'hospitalité et de la générosité des iraniens. Nous venons de quitter la Turquie où ces 2 caractéristiques nous ont aussi marquées. Entre la Grèce et la Turquie, il y a eu un choc. Et entre la Turquie et l'Iran, aussi. Ici, cette forme de caractère est poussée à son paroxysme, la plupart de nos rencontres se soldent avec des propositions d'hébergement. On a rencontré des iraniens de notre âge qui avaient appris l'anglais dans le but de pouvoir accueillir les touristes qui venaient dans leur pays. Ou d’autre comme Habib, qui a appris le français sur Duolingo pour pouvoir créer les premiers podcast francophones sur son pays. Si vous voulez les écouter, on peut les trouver sur l'application Castbox sous le nom de « Chez les Perses »

C’est aussi régulier que l'on nous offre des fruits dans la rue ainsi que des thés à tout bout de champs (comme en Turquie ceci dit).
En fait, cette sociabilité et amabilité a souvent pour objectif que chaque touriste venant dans leur pays puisse y passer le meilleur moment possible. D'une part par leur culture de l'hospitalité, mais d'autre part pour que le temps et les retours de voyage de touristes puissent changer l'image de l'Iran à l'international. Les iranien.n.e.s souffrent beaucoup des préjugés occidentaux que l'on peut avoir sur leur pays. Non seulement car l'immense majorité ne soutient pas le gouvernement en place qui n'a d’ailleurs pas vraiment évolué au cours des 30 dernières années. Mais aussi car le ton employé par les médias internationaux quand il s'agit de l'Iran est très souvent péjoratif.
C'est pourquoi à longueur de journée, les iraniens que l'on croise nous demandent ce que l'on pense de l’Iran et si l'on aime bien le pays. C’est aussi arrivé qu'ils viennent nous demander si on les considère comme des terroristes ou non, c’est dur de ne pas être affecté par ce genre de question.
On a justement essayé d’aborder ce point avant notre entrée dans le pays dans notre avant dernier article : "Pourquoi aller en Iran ?"

Attention toutefois à ne pas confondre générosité et taarof. Le taarof est une forme de règle de courtoisie auxquelles les iraniens doivent se plier. Il faut la prendre en compte lors de nombreux comportements sociaux. Par exemple dans l'hospitalité, l'hôte se doit de proposer tout ce que l'invité pourrait désirer. Et l'invité se doit de refuser la proposition par politesse. Il faut répéter cette démarche un certain nombre de fois pour comprendre si la proposition était véritablement sincère (c'est tout de même souvent le cas) ou non. Même les iraniens ne s'y retrouvent pas toujours, c'est pour dire. Car cela mène à des situations plutôt troublantes lorsqu'un couturier vous dit après avoir effectué son travail qu'il ne veut pas vous faire payer car vous êtes son invité. Après avoir insisté 3 fois, il a fini par accepter… C’est une totale découverte pour nous et c’est assez amusant de s’en imprégner.
Je pourrais encore développer longuement sur la sociabilité des iraniens, leur accueil, leur confiance et leur bonne volonté, mais cela deviendrait redondant.
Je souhaiterai plutôt conclure ce passage sur les différences culturelles par un aspect que l'on n'aborde pas souvent mais qui pour nous est essentiel, c'est le respect des limites au sein des rencontres. Par "limites" j'entends laisser l'espace nécessaire pour que l'on ne se sente pas oppressé par la présence des locaux. Et j'avoue que sur ce point, tout n'est pas à garder... A la limite se faire accoster une quinzaine de fois par jour par des gens qui vous scrutent et vous prennent en photo, on peut le comprendre et on s'en amuse un peu. Ce qui est plus difficile, c'est de faire des rencontres un peu plus significatives avec les iraniens. Car pour une majorité de nos rencontres, une conversation de plus de 5 minutes marque apparemment le début d'un contrat d'une amitié forte et inséparable pour les jours à venir. On en revient parfois à se sentir "promenés" lors de nos moments partagés. Je m'explique. Une rencontre se déroule bien, mais après 15 minutes commencent les : "oh allons la bas et la bas aujourd'hui, puis demain on va faire ça ensemble, puis on ira voir ça et ça, et on ira manger la bas et d'ailleurs on pourra voyager ensemble dans les semaines à venir si tu veux, en attendant viens dormir chez moi". C'est cool au premier abord mais le problème vient du fait qu'ils n'acceptent pas vraiment que l'on dise non. Et dans le cas d'un refus, la proposition est réitérée un grand nombre de fois. Pour rappel, on parle de quelqu'un que l'on connait depuis dix ou quinze minutes, c'est à dire pas assez longtemps pour se faire une réelle idée de la personne. Donc loin d’être assez longtemps pour tenir des promesses sur les jours à venir. Et les jours d'après s’ensuivent des messages du type "hi, where are you, what are you doing" qui peuvent devenir lourd avec le temps. La notion d'espace vital n'est pas quelque chose de bien conçu par l'ensemble des iranien.n.e.s à notre humble expérience. Rannou a trouvé la belle formulation de "gentillesse autoritaire". Cette bonne intention qui se transforme en comportement étouffant à travers un manque de considération pour la volonté de l’autre. Avec un peu de recul, on a remarqué que cet aspect la ne se retrouve pas vraiment quand les iraniens interagissent entre eux, ou du moins pas autant. On ne pense donc pas que c’est nécessairement culturel, mais plutôt dans l’idée de compenser une mauvaise image du pays pour le rendre plus ouvert aux touristes et au monde.

Voila pour le point culturel, malgré ce dernier aspect un peu en demi-teinte, on vit un dépaysement total et on s'en réjouit. On a encore énormément à découvrir dans ce pays hors norme et on est déjà tombés amoureux d'une grande partie de ses facettes.
Pour conclure ce journal sur une note plus personnelle, se retrouver à 4 et recommencer le vélo, le camping sauvage et tout ce qui va avec nous fait beaucoup de bien. Je pense que le groupe à rarement été aussi soudé malgré certaines difficultés que l'on a pu rencontrer les derniers mois. L'alchimie est toujours aussi forte, on ne s'ennuie jamais, et surtout on ne s'arrête jamais de rigoler. Et c'est bien ça le plus important.

C'est tout pour ce premier article sur l'Iran, Rannou vous racontera nos nouvelles aventures sur le vélo (et en dehors) dans le prochain journal de bord. J'espère que ça vous aura plu et que ça vous donnera envie d'explorer par vous même ce pays dont les habitants feraient tout pour qu'il change d'image à l'international. En tout cas pour nous, c'est déjà un de nos pays préférés. A plus tard,
Elliot
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------
ENGLISH VERSION (comes from Deepl, didn't have enough time to do it by myself)
You were all waiting for it, it's finally here. Months of torment are coming to an end today, stop biting your nails, the kids will be able to run around in the parks with a clear mind again. It is the return of the logbooks.

Görüşürüz (See you soon) 🇹🇷

Ten o'clock in the morning.
I cycle with difficulty in an Istanbul found colder than two months ago. After this long winter break in Turkey, it's time to say goodbye to this beautiful country.
I meet Senghor at a GPS point where a bus should magically appear any moment. The legend tells that it has only one stop named Tehran, we will believe it when we see it.
Because yes, Iran is in our little papers (footballer's expression) for several months now but to be honest, each mention of this country has always been accompanied by a strange feeling. Between the stories and the myths, the recommendations and the warnings, a mystical aura was created around Iran that let me believe that it might never go beyond the project stage.

The bus is coming, the prophecy said true. This is probably the first time I've been so excited about a forty hour bus ride. We are the only non-Iranians present but also the only ones to have the equivalent volume of twelve suitcases per person. The twinge of sadness that comes from the sight of the driver putting the suitcases of the other passengers on the bikes without delicacy is difficult to express in writing... No matter how much we insist on the fragility, the 0 risk does not exist as the anti-nuclear people say.
Alleluia! We are in the bus and the bikes are in the trunk, we can finally relax. In fact no, not quite yet... To add more suspense, Emilien and Rannou decided to go catch their visa in the middle of the country without any real apparent reason (after having gone back to Istanbul for the bikes). We arrange with the driver to go pick them up at three o'clock in the morning in this beautiful city of Erzurum of which we shall remember for its tropical temperature of -16°C (in felt) in which our companions had to wait for our arrival, the flair.

As everyone could expect, forty hours of bus is long. But on the other hand it gives us the time to tell each other the whole of our two months spent on our side, for the pleasure of our bus neighbors.
The passage of the borders was done without any problems. The bus will join us two hours later, we have to wait at the entrance of the country. We feel curious looks aimed at us. Then after a few minutes, we start to hear "welcome to Iran", "where are you from? Some people even offer to host us in their city of origin after a few sentences exchanged. It seems to go fast here... After some exchanged contacts, we go up in our shuttle. We remain about ten hours before reaching Teheran. This last segment of road drags on because of the numerous police controls at the entrance of the country. When they come to turn over the carpet of the bus, we understand better what we were told about the total control that the military/police forces have in the country.
At the end of the effort... or rather of the tiredness, we arrive finally in Teheran. It is 3 a.m. and we leave 2 days of semi-sleep absolutely not resting.
We drew in our reserves in order to join by bicycle the youth hostel situated in about twenty kilometers the same evening. And by seeing the traffic the next morning, no regrets.

During the following days, we put down foot on land in this beautiful hostel very majority populated with Iranian.n.e.s.
Because yes, we didn't tell you but we arrive just before "Nohruz", New Year's celebrations! Sunday March 20th will ring the bell of the beginning of the year 1401 of the Persian calendar. And to celebrate it, 14 days of vacations for everyone!

First night of Nohruz with Iranian people
This is the time of the year when all Iranians gather with their families, return to their home towns/villages and/or travel together around the country. On this occasion, the atmosphere of the cities and the countryside is transformed.

We have seen this for ourselves in the capital. Tehran is the largest city in Iran with more than 8 million inhabitants. Its streets and bazaars are dense and are the place of an incessant swarming of comings and goings, of conversations, of traffic noises. A particular energy emerges from the main roads when you get lost in the crowd or crossing the streets.

Because you have to know that in Iran, the traffic code is just a vast urban legend. In this country without faith (not quite) nor law (either), there is only one rule: whatever the situation, try to go first. No more crosswalks and traffic lights, the only way to cross the street is to go first. Make sure you keep a constant pace so that the countless motorcycles that are coming from everywhere can anticipate you properly. Changing your pace for fear of being hit will put you in more danger than anything else!
Rest assured, with time you get used to it, and you even get a taste for it (personally).

All this to tell you that the difference of atmosphere between our arrival in the city and the beginning of the holidays was significant. In the space of a few days, the streets are empty and the usual hubbub is slowly disappearing.
This photo taken 2 days after the beginning of Nohruz shows it.
It is in this particular context that we will live our first 2 weeks in Iran.


Ballad in the Golestan Palace The Palace garden
Rather than telling you about each of our adventures and encounters, I would rather talk about what surprised us in general during our first week in this country. For starters, if I say enemy of Iran what country do you have in mind?
The United States? Me too. So we were very surprised to see that if you leave out the traditional dishes, a large proportion of Iranians replaced water with Coke during lunch/dinner. All fast food dishes are also sprinkled with ketchup. Americanization has not avoided them, and so has the burger craze. An almost Western atmosphere emerges from some of the big advertising posters, especially in the north of the city (richer). We find there the madness of paying 5 times more for a pizza and a coffee just to be in the "chic" district.
As in Albania and Turkey, there is also a large number of counterfeit clothing and shoe brands everywhere in the bazaars and streets. The opportunity to discover the exclusive collaboration North Face X Gucci X Balenciaga X Nike.
Apart from that, don't worry, we are out of touch!

I will conclude on the similarities with the USA with a little fun fact:
Here is a picture of the US embassy closed in 1979 during the Islamic revolution and now transformed into a "Spy Museum", decorated with anti-American graffiti. I refer you to the Wikipedia article that tells the story behind this transition: https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Crise_des_otages_américains_en_Iran
But in truth, it is through the relationship that we noticed the most cultural differences!
The first aspect that stands out is the hospitality and generosity of the Iranians. We have just left Turkey where these 2 characteristics also marked us. Between Greece and Turkey, there was a shock. And between Turkey and Iran, too. Here, this form of character is pushed to its paroxysm, most of our encounters end up with offers of accommodation. We met Iranians of our age who had learned English in order to be able to welcome tourists who came to their country. Or others like Habib, who learned French on Duolingo to be able to create the first French podcast about his country. If you want to listen to them, you can find them on the Castbox application under the name "Chez les Perses".

It is also regular that we are offered fruits in the street as well as teas at all times (as in Turkey, however).
In fact, this sociability and friendliness is often aimed at making sure that every tourist coming to their country has the best time possible. On the one hand because of their culture of hospitality, but on the other hand so that the time and the returns of tourists can change the image of Iran internationally. Iranians suffer a lot from the western prejudices that we can have on their country. Not only because the vast majority does not support the government in place, which has not really evolved over the past 30 years. But also because the tone used by the international media when it comes to Iran is very often pejorative.
That's why all day long, Iranians we meet ask us what we think about Iran and if we like the country. It also happened that they came to ask us if we consider them as terrorists or not, it's hard not to be affected by this kind of question.
We tried to address this very point before we entered the country in our penultimate article: "Why go to Iran?"

Be careful, however, not to confuse generosity with taarof. Taarof is a form of courtesy rule that Iranians must abide by. It must be taken into account in many social behaviors. For example, in hospitality, the host must offer whatever the guest may desire. And the guest must refuse the proposal out of politeness.
It is necessary to repeat this process a number of times to understand whether the proposal was really sincere (it is often the case) or not. Even the Iranians don't always get it right, that's to say. Because it leads to rather disturbing situations when a tailor tells you after doing his work that he does not want to charge you because you are his guest. After insisting 3 times, he finally agreed... It's a total discovery for us and it's quite fun to soak it in.
I could still develop at length on the sociability of the Iranians, their welcome, their confidence and their goodwill, but it would become redundant.
I would like to conclude this passage on cultural differences with an aspect that is not often addressed but which is essential for us, and that is the respect of limits within the meetings.
By "limits" I mean leaving the necessary space so that one does not feel oppressed by the presence of the locals. And I admit that on this point, not everything is to be kept... At the very least, being accosted about fifteen times a day by people who scrutinize you and take your picture, we can understand it and we have a little fun with it. What is more difficult is to meet Iranians in a more meaningful way. Because for most of our meetings, a conversation of more than 5 minutes apparently marks the beginning of a contract of a strong and inseparable friendship for the days to come. We sometimes come back to feeling "walked" during our shared moments. Let me explain. A meeting goes well, but after 15 minutes start : "oh let's go there and there today, then tomorrow we'll do this together, then we'll go see that and that, and we'll go eat there and besides we can travel together in the next weeks if you want, in the meantime come and sleep at my place".
It's cool at first but the problem is that they don't really accept that you say no. And in the case of a refusal, the proposal is repeated a lot of times. As a reminder, we are talking about someone we have known for ten or fifteen minutes, which is not long enough to get a real idea of the person. So far from being long enough to keep promises about the days to come.
And the days after follow messages like "hi, where are you, what are you doing" which can become heavy with time. The notion of living space is not something well conceived by all Iranians in our humble experience.
Rannou found the beautiful formulation of "authoritarian kindness". This good intention that turns into stifling behavior through a lack of consideration for the other's will.
With a little hindsight, we noticed that this aspect is not really present when Iranians interact with each other, or at least not as much. So we don't think that it is necessarily cultural, but rather in the idea of compensating a bad image of the country to make it more open to tourists and the world.

That's it for the cultural point, in spite of this last aspect a little in half-tone, we live a total change of scenery and we are delighted. We still have a lot to discover in this unusual country and we have already fallen in love with a large part of its facets.
To conclude this diary on a more personal note, to find ourselves at 4 and to start again the bicycle, the wild camping and everything that goes with it makes us a lot of good. I think that the group has rarely been so welded despite some difficulties that we could meet the last months. The alchemy is always so strong, we never get bored, and especially we never stop laughing. And it is well that the most important.

That's all for this first article about Iran, Rannou will tell you about our new adventures on the bike (and outside) in the next logbook. I hope you will enjoy it and that it will make you want to explore by yourself this country whose inhabitants would do everything to change its image on the international scene. In any case for us, it is already one of our favorite countries.
See you later,
Elliot
Super intéressant ! Content que le journal de bord reprenne. Bisous
Salut Eliott et les autres! article très drôle, comme d’hab. donne envie d’aller en Iran, comme d’hab (j’ai envie d’aller dans tous les pays que vous avez traversés). Par contre, pas de longues descriptions de nourriture, de repas, de goûters….? Seriez vous au régime ? Les glaces italiennes sont loin…. :-)
bonne continuation de voyage, bisous à Senghor